Cliquez ici >>> đŒïž j aime je n aime pas roland barthes
BonjourJe ne connaissais pas ce site mais je le trouve formidable j'aime pas lire sur l'ordi mais comme j'ai un controle sur un livre de 8 pages la semaine prochaine. Donnez votre avis sur ce fichier PDF 9 pages. Comment le texte touche le corps Ărudit comment le texte touche le corps. Ă©LISE VANDENINDEN. DĂ©sir, plaisir et jouissance :
RolandBarthes, La Chambre claire, p. 123, 126 et 127 « Toujours, la Photographie mâĂ©tonne, dâun Ă©tonnement qui dure et se renouvelle, inĂ©puisablement. Peut-ĂȘtre cet Ă©tonnement, cet entĂȘtement, plonge-t-il dans la substance religieuse dont je suis pĂ©tri ; rien Ă faire : la Photographie a quelque chose Ă voir avec la rĂ©surrection
RolandBarthes (1915-1980). Le Théùtre du langage. Ecrit par Chantal Thomas et Thierry Thomas, rĂ©alisĂ© par Thierry Thomas. Sous le mĂȘme titre, un DVD de lâINA sort le 6 octobre, proposant, outre le film, les interventions de Barthes Ă la tĂ©lĂ©vision (19,95 euros). DĂ©solĂ©, votre navigateur ne supporte pas la balise vidĂ©o HTML5 en format MP4/H264 * Dans la
Jaime â j'aime pas de Roland Barthes Film « Foutaises », « AmĂ©lie Poulain » (dĂ©but) J.P. Jeunet Extraits R. Dahl Cartes Ă dĂ©couper (constituĂ©es Ă l'aide des affiches) (voir annexes) Liste des personnages : Bean â Bunce â Boggis â Mr Fox â FĂ©licity â Ash â K ristofferson â le rat â l'opossum (= 9 personnages) AVANT LA PROJECTION 1/ Le travail du portrait
Quest-ce que vous voulez que je vous dise sur Roland Barthes ? 171 MP : Tout ce que vous pouvez. Il nâaime pas dĂ©velopper, il aime la piĂšce brĂšve. Jâai Ă©tĂ© trĂšs influencĂ©, dans mon enseignement, par S/Z, je crois beaucoup Ă tout ce quâil dit sur le texte comme tissage, comme tissu, comme tresse, et Ă ce quâil Ă©crit sur la nĂ©cessitĂ© de dĂ©monter le
Site De Rencontre Gratuit Dans Le 61. J'aime la salade, la cannelle, le fromage, les piments, la pĂąte d'amandes, l'odeur du foin coupĂ© j'aimerais qu'un nez » fabriquĂąt un tel parfum, les roses, les pivoines, la lavande, le champagne, des positions lĂ©gĂšres en politique, Glenn Gould, la biĂšre excessivement glacĂ©e, les oreillers plats, le pain grillĂ©, les cigares de Havane, Haendel, les promenades mesurĂ©es, les poires, les pĂȘches blanches ou de vigne, les cerises, les couleurs, les montres, les stylos, les plumes Ă Ă©crire, les entremets, le sel cru, les romans rĂ©alistes, le piano, le cafĂ©, Pollock, Twombly, toute la musique romantique, Sartre, Brecht, Verne, Fourier, Eisenstein, les trains, le mĂ©doc, le bouzy , avoir la monnaie, Bouvard et PĂ©cuchet, marcher en sandales le soir sur les petites routes du Sud Ouest, le coude de l'Adour vu de la maison du docteur L., les Marx Brothers, le serrano Ă sept heures du matin en sortant de Salamanque, etc. Je n'aime pas les loulous blancs, les femmes en pantalon, les gĂ©raniums, les fraises, le clavecin, Miro, les tautologies, les dessins animĂ©s, Arthur Rubinstein, les villas, les aprĂšs midi, Satie, Bartok, Vivaldi, tĂ©lĂ©phoner, les chĆurs d'enfants, les concertos de Chopin, les bransles de Bourgogne, les danceries de la Renaissance, l'orgue, M. A. Charpentier, ses trompettes et ses timbales, le politico sexuel, les scĂšnes, les initiatives, la fidĂ©ÂlitĂ©, la spontanĂ©itĂ©, les soirĂ©es avec des gens que je ne connais pas, etc. Jâaime, je n'aime pas cela n'a aucune importance pour personne; cela, apparemment, n'a pas de sens. Et pourtant tout cela veut dire mon corps n'est pas le mĂȘme que le vĂŽtre. Ainsi, dans cette Ă©cume anarÂchique des goĂ»ts et des dĂ©goĂ»ts, sorte de hachurage distrait, se dessine peu Ă peu la figure d'une Ă©nigme corporelle, appelant complicitĂ© ou irritaÂtion. Ici commence l'intimidation du corps, qui oblige l'autre Ă me supporter libĂ©ralement, Ă rester silencieux et courtois devant des jouissances ou des refus qu'il ne partage pas. Une mouche m'agace, je la tue on tue ce qui vous agace. Si je n'avais pas tuĂ© la mouche, c'eĂ»t Ă©tĂ© par pur libĂ©ralisme je suis libĂ©ral pour ne pas ĂȘtre un assassin. Roland BARTHES, Roland Barthes par Roland Barthes.
1Le constat peut paraĂźtre Ă©tonnant mais aujourdâhui encore Roland Barthes dĂ©range. Ce quâon ne lui pardonne toujours pas câest une double compromission avec le structuralisme bien sĂ»r, mais aussi avec le marxisme ambiant de lâĂ©poque, auquel il devrait entre autres sa croyance, affirmĂ©e dans Le degrĂ© zĂ©ro de lâĂ©criture et jamais dĂ©mentie dans les ouvrages ultĂ©rieurs, en lâhistoricitĂ© des pratiques et des croyances sociales. En leur relativitĂ© historique, serait plus juste. Qui lâemporte de Marx ou de Nietzsche dans cette conception qui conduit Ă une mĂ©thode dâĂ©valuation de type gĂ©nĂ©alogique? Lorsquâun penseur qui nâest plus dĂ©range, deux attitudes Ă son Ă©gard sont possibles lâoubli câest la relĂ©gation au purgatoire de lâhistoire des idĂ©es ou lâĂ©dulcoration, voire lâescamotage, de sa pensĂ©e au bĂ©nĂ©fice de la reconnaissance de son talent câest la rĂ©cupĂ©ration au paradis des littĂ©rateurs. Par piĂ©tĂ© quasi filiale, par sens de lâamitiĂ©, et aussi par respect de ce quâils lui doivent, certains anciens du sĂ©minaire ont optĂ© pour la seconde attitude. Ils se sont mis Ă jouer lâĂ©crivain contre le penseur. RĂ©cemment encore on pouvait lire sous la plume de lâun dâentre eux que lâĂ©criture des Mythologies nâĂ©tait quâun acte de poĂ©tisation du rĂ©el. Ceci pour tous les naĂŻfs qui auraient ajoutĂ© foi Ă ce que Roland Barthes continuait Ă en dire prĂšs de quinze aprĂšs leur rĂ©daction On trouvera ici deux dĂ©terminations dâune part une critique idĂ©ologique portant sur le langage de la culture dite de masse ; dâautre part un premier dĂ©montage sĂ©miologique de ce langage. » Et il ajoutait ce qui demeure, [âŠ] câest la conjonction de ces deux gestes⊠» fĂ©vrier 1970. On ne peut ĂȘtre plus clair. Je ne doute pas que ceux qui refusent dâentendre, ne soient bien intentionnĂ©s, et ne veuillent sauver Roland Barthes contre lui-mĂȘme. Mais il y a des sauvetages qui sont pires que des enterrements. Aussi me proposĂ©-je ici, Ă lâinverse, de sauver Roland Barthes avec lui-mĂȘme, et, du mĂȘme coup, de sauver avec lui ce qui me paraĂźt manquer cruellement aujourdâhui une voix qui faisait de lâintelligence un exercice heureux de radicalitĂ© critique. On est essayiste parce quâon est cĂ©rĂ©bral », confessait Roland Barthes dans un de ses entretiens. Câest sans doute Ă cette cĂ©rĂ©bralitĂ© » quâil doit, pour notre plus grand plaisir, dâavoir non poĂ©tisĂ©, mais, ce qui procĂšde dâune tout autre dĂ©marche, intellectualisĂ© le rĂ©el. Ce fut lĂ sa plus grande constante. 2Je voudrais commencer par vous remettre en mĂ©moire deux aveux. Premier aveu Ce qui mâa passionnĂ© toute ma vie, câest la façon dont les hommes se rendent leur monde intelligible. Câest, si vous voulez, lâaventure de lâintelligible, le problĂšme de la signification. » [1] Nous sommes en 1962 et Roland Barthes rĂ©pond Ă Pierre Fisson qui lâinterroge pour Le Figaro littĂ©raire. Lâarticle sâintitule Les choses signifient-elles quelque chose? » Et il traite de la nouveautĂ© du nouveau roman. DeuxiĂšme aveu ou confidence Passion constante et illusoire dâapposer sur tout fait mĂȘme le plus menu, non pas la question de lâenfant pourquoi? mais la question de lâancien Grec, la question du sens, comme si toutes choses frissonnaient de sens quâest-ce que ça veut dire? Il faut Ă tout prix transformer le fait en idĂ©e, en description, bref lui trouver un autre nom que le sien. » [2] Nous sommes en 1975 et Roland Barthes Ă©crit sur Roland Barthes. Le fragment sâintitule Quâest-ce que ça veut dire? » Entre ces deux confessions une aventure intellectuelle le mot aventure » est de Roland Barthes la rencontre jubilatoire avec la sĂ©miologie. Le flirt sâĂ©tait Ă©bauchĂ© plus tĂŽt dĂšs les Mythologies, jâaurais presque envie de dire dĂšs les premiers textes, dans cette discipline dont lâadvenue avait Ă©tĂ© prophĂ©tisĂ©e par le bien connu linguiste genevois, Ă©tait en attente dâavĂšnement chez Roland Barthes. Car elle venait Ă point nommĂ© concilier rĂ©concilier peut-ĂȘtre son goĂ»t du classement et sa passion du sens. Jâai Ă©tĂ©, en France, lâun des tout premiers tĂ©moins de lâaventure â ou de lâitinĂ©raire sĂ©miologique. Cela a mĂȘme commencĂ© pour moi avant la lettre, avec Le degrĂ© zĂ©ro de lâĂ©criture, [âŠ] qui Ă©tait un discours sur les formes du langage littĂ©raire et une tentative pour mettre en rapport, dâune façon directe, responsable, ces formes et un type de sociĂ©tĂ©. » [3] 3Sâil y a une constante de Roland Barthes, il ne faut pas la chercher ailleurs que lĂ oĂč il lâavoue dans cette manie de poser Ă chaque chose, Ă chaque fait la question du sens. Du sens et non pas de son sens. La question de la façon dont cette chose, dont ce fait naĂźt Ă la signification, et non la question de sa signification. La nuance est dâimportance. Entre les deux formulations il y a toute la distance qui sĂ©pare lâentreprise de Roland Barthes dâune hermĂ©neutique de la vĂ©ritĂ©. On sait ce que le refus de rabattre la signification sur un sens, le bon, bien Ă©videmment, lui a valu dâopprobre lors de la parution du Sur Racine. On se souvient de la violence de la rĂ©action universitaire Ă cause de Raymond Picard et de son pamphlet Nouvelle critique nouvelle imposture. Lâexergue, empruntĂ© Ă Beaumarchais, donnait le ton Et câest ainsi que sont Ă©tablies toutes les absurditĂ©s du monde, jetĂ©es en avant par lâaudace, [âŠ] adoptĂ©es par la paresse, accrĂ©ditĂ©es par la redite, fortifiĂ©es par lâenthousiasme ; mais rendues au nĂ©ant par le premier penseur qui se donne la peine de les examiner. » On sâen souvient Ă cause de Roland Barthes et de sa rĂ©ponse Critique et vĂ©ritĂ©. On se souvient moins de celle des mĂ©dias apportant leur soutien au libelle universitaire. Lâessai de R. Barthes nous en offre en notes un florilĂšge certains parlent de Pearl Harbor de la nouvelle critique ». Dâautres se rĂ©jouissent Ă la vue de Barthes au pilori ». Et Raymond Picard est accueilli en hĂ©ros pour avoir tord[u] le cou Ă la nouvelle critique et proprement dĂ©capit[Ă©] un certain nombre dâimposteurs parmi lesquels M. Roland Barthes, dont [il] brandissait le chef, dĂ©collĂ© net. » Quel Ă©tait le crime? Lâaffirmation de notre impuissance Ă dire vrai sur Racine ». Autrement dit lâaffirmation de la nature symbolique du langage, laquelle ne va pas sans celle, corollaire, de la nature linguistique du symbole. Câen Ă©tait trop. Que la signification puisse ne pas se rĂ©sorber dans son sens, Ă©tait, Ă juste titre, ressenti comme une menace pesant sur le rĂ©gime social du sens. Ce qui Ă©tait insupportable câĂ©tait cette volontĂ© dâarracher ce dernier au discours encratique. De le dĂ©saliĂ©ner. On nâaime pas beaucoup ce mot aujourdâhui. Il revient pourtant souvent sous la plume de Roland Barthes. 4 Quâest-ce que ça veut dire? » Câest une question qui a ses lettres de noblesse. Câest celle, nous dit Roland Barthes, de lâancien Grec. La rĂ©fĂ©rence est empruntĂ©e Ă Hegel et Ă ses Leçons sur la philosophie de lâhistoire. Ce nâest pas la question de lâenfant pourquoi? ». Celle-lĂ , Roland Barthes la rĂ©cuse. Serait-ce, comme il le prĂ©tend, parce quâelle est enfantine? Non, mais parce quâelle procĂšde dâune curiositĂ© mĂ©taphysique. Et si la curiositĂ© mĂ©taphysique nâĂ©tait que la forme infantile de lâapproche intellectualisante du monde? 5La distinction que fait R. Barthes le laisse entendre. Elle force Ă rĂ©flĂ©chir. Pourquoi? » câest la question tout Ă la fois de la causalitĂ© et de la finalitĂ©. Quâest-ce que ça veut dire? » câest la question du sens. Et comme tout ce qui fait sens fonctionne comme un langage ainsi que la littĂ©rature de la question lâindique dâailleurs et comme on le postule Ă lâĂ©poque de Lacan â lâinconscient est structurĂ© Ă un hĂ©ritage â, cette question dĂ©bouche, pour Roland Barthes, sur celle du signe. Un vĂȘtement, une automobile, un plat cuisinĂ©, un geste, un film, une musique, une image publicitaire, un ameublement, un titre de journal, voilĂ en apparence des objets bien hĂ©tĂ©roclites. Que peuvent-ils avoir de commun? Au moins ceci ce sont tous des signes. Lorsque je me dĂ©place dans la rue â ou dans la vie â et que je rencontre ces objets, je leur applique Ă tous, au besoin sans mâen rendre compte, une mĂȘme activitĂ©, qui est celle dâune certaine lecture lâhomme moderne, lâhomme des villes passe son temps Ă lire. » Passion donc du signe chez Roland Barthes. La belle tĂȘte de lâabbĂ© Pierre câĂ©tait dĂ©jĂ , pour le mythologue, une combinaison de signes Ă dĂ©chiffrer. Souvenez-vous 6 Le mythe de lâabbĂ© Pierre dispose dâun atout prĂ©cieux la tĂȘte de lâabbĂ©. Câest une belle tĂȘte, qui prĂ©sente clairement tous les signes de lâapostolat le regard bon, la coupe franciscaine, la barbe missionnaire, tout cela complĂ©tĂ© par la canadienne du prĂȘtre-ouvrier et la canne du pĂšlerin. » 7 Quâest-ce que ça veut dire? » procĂšde dâun Ă©tonnement, dâune infinie capacitĂ© dâĂ©tonnement jamais dĂ©mentie chez Roland Barthes, jusquâĂ La chambre claire Un jour, il y a bien longtemps, je tombai sur une photographie du dernier frĂšre de NapolĂ©on, JĂ©rĂŽme 1852. Je me dis alors, avec un Ă©tonnement que depuis je nâai jamais pu rĂ©duire âJe vois les yeux qui ont vu lâempereur.â » La chambre claire est dâabord sortie de cet Ă©tonnement, en dĂ©pit du pathos qui nous pousse Ă lui trouver une origine moins intellectuelle, plus affective la dĂ©couverte, aprĂšs la mort de la mĂšre, de la photo du jardin dâhiver ; de cet Ă©tonnement qui est la condition premiĂšre de toute rĂ©flexion philosophique. Mais pour sâĂ©tonner encore faut-il sâarracher Ă la force de lâhabitude laquelle recouvre le rĂ©el dâun voile de signes qui lâopacifient et le naturalisent. Encore faut-il se soustraire Ă la vision convenue et acceptĂ©e des choses. Celle qui est partagĂ©e par la communautĂ©. La petite communautĂ© des amis ; la grande communautĂ© sociale qui communie dans la doxa. Cela ne va pas sans solitude. Je parlais parfois de cet Ă©tonnement, mais comme personne ne semblait le partager, ni mĂȘme le comprendre la vie est ainsi faite Ă coups de petites solitudes, je lâoubliai. » Pourquoi cet oubli? Pour retrouver la chaleur communautaire dont la passion du sens prive celui qui en est habitĂ©? A la fin du Mythe aujourdâhui », Roland Barthes, sous couvert de lâimpersonnalitĂ© du mythologue, glissait un aveu oĂč passait discrĂštement lâombre dâune petite souffrance Et puis le mythologue sâexclut de tous les consommateurs de mythe, et ce nâest pas rien. » Non ce nâest pas rien. Il y a lĂ comme un tragique moĂŻsĂ©en aggravĂ© par lâabsence de Terre promise. Lâutopie, nous dit Roland Barthes, est un luxe impossible » au mythologue. Il lui reste lâironie dans le sens allemand de la chose. Cette distanciation quâil aimait tant chez Brecht. Elle nâa pas pour vertu de vous rapprocher â de vous rapprocher du troupeau, aurait dit Nietzsche. Mais Roland Barthes nâa pas de ces mĂ©pris. Pas plus que de ces hĂ©roĂŻsmes dĂ©sespĂ©rĂ©s. Lâexclusion, ce nâest pas, chez lui, une revendication orgueilleuse mais une expĂ©rience douloureuse faite dans lâenfance et racontĂ©e dans un fragment. Pas pour nous confier un traumatisme originaire mais pour nous faire comprendre le concept que recouvre ce mot exclusion ». MĂȘme lâaffectif, se rĂ©cupĂšre en signification. Et quoi quâon en ait dit, Incidents ne dĂ©ment pas cette domination de la cĂ©rĂ©bralitĂ©. 8 Une derniĂšre exclusion, nous dit Roland Barthes, menace le mythologue il risque sans cesse de faire sâĂ©vanouir le rĂ©el quâil prĂ©tend protĂ©ger. » Que lorsquâil traite de la 19 il nâen traite pas comme dâun objet techniquement dĂ©fini ainsi que le ferait le mĂ©canicien ou lâingĂ©nieur. Quâil ne la parle que par la mĂ©diation dâun mĂ©talangage. Cette sĂ©paration dâavec les choses et leur rĂ©alitĂ©, technologique dans ce cas, substantielle dans de nombreux autres, Ă laquelle oblige leur dĂ©chiffrement, est-elle plus frustrante, plus douloureuse encore que celle dâavec la collectivitĂ©? Quâil me soit permis dâen douter. MĂȘme si lâon croit sentir comme un regret chez le mythologue, Ă lâĂ©vocation de sa perte inĂ©vitable de contact direct avec le rĂ©el. 9Parler des choses mĂȘmes nâintĂ©resse nullement Roland Barthes. Les performances techniques de la il sâen moque, tout autant dâailleurs de ce que peut ĂȘtre le vin en lui-mĂȘme. Seules, dans ce dernier exemple, le passionnent sa bontĂ© trait culturel ou sa valeur totĂ©mique fonction sociale. Ce quâil aime dans les choses câest justement quâelles se prĂȘtent si gĂ©nĂ©reusement au mĂ©talangage. Car tout le plaisir quâelles peuvent procurer est lĂ dans leur invite Ă leur donner un autre nom que le leur. Mais ce plaisir que lâon pourrait confondre avec un plaisir poĂ©tique, reste, mĂȘme sâil transite par un usage jubilatoire du langage jây reviendrai, un plaisir purement intellectuel. Le nom que les choses appellent chez Roland Barthes est, en effet, toujours un concept. Il vise la signification et non lâĂ©vocation. Il a beau nous dire Parfois, ici mĂȘme, dans ces mythologies, jâai rusĂ© souffrant de travailler sans cesse sur lâĂ©vaporation du rĂ©el, je me suis mis Ă lâĂ©paissir excessivement, Ă lui trouver une compacitĂ© surprenante, savoureuse Ă moi-mĂȘme, jâai donnĂ© quelques psychanalyses substantielles dâobjets mythiques », ce bachelardisme sensuel qui contribue Ă notre bonheur de lecteur ne doit pas nous abuser. Rendre aux choses toute leur Ă©paisseur substantielle, renchĂ©rir mĂȘme sur la matĂ©rialitĂ© dont leur pĂąte est faite, câest multiplier en elles les couches de sens. Câest donc sâoffrir le luxueux plaisir cĂ©rĂ©bral de prolonger leur effeuillage. Roland Barthes nâaime les choses que pour autant quâelles sont intellectualisables. Et il sait quâelles le sont dâautant plus et dâautant mieux quâelles sont toujours dĂ©jĂ intellectualisĂ©es parce que, nous dit-il, les hommes ne cessent de rendre leur monde intelligible. Câest chez lui un postulat fort. Il doit beaucoup Ă lâĂ©poque, mais il doit beaucoup aussi Ă son amour tout personnel du sens. 10Ce que nous appelons le rĂ©el est une enveloppe de signes qui couvrent les choses. Est-ce une situation nouvelle? Roland Barthes veut bien faire lâhypothĂšse thĂ©orique dâun temps archaĂŻque, celui de lâancien Grec, oĂč câĂ©tait la nature qui frissonnait de sens. Lâhomme nâavait alors quâĂ se mettre Ă son Ă©coute. Ce temps nâest pas le nĂŽtre. Nous, nous avons affaire Ă une nature humanisĂ©e, câest-Ă -dire Ă une nature dĂ©jĂ recouverte de signes. Pour nous, câest la culture qui frissonne de sens. Que reste-t-il Ă lâintellectuel privĂ© de lâaccĂšs aux choses mĂȘmes, sinon Ă interroger le procĂšs de la signification dans lequel elles et nous, sommes nĂ©cessairement pris? Ne lui faut-il pas tenir dĂ©sormais compte dâune qualitĂ© nouvelle du fait le sens? La signification devient le mode de penser du monde moderne », dit Roland Barthes. Je ne crois pas que cet Ă©tat des choses ait Ă©tĂ© pour lui dĂ©plaire. 11LâinquiĂ©tude, quant Ă la nature des choses, le sentiment de leur altĂ©ritĂ©, la pensĂ©e de leur irrĂ©ductible Ă©trangĂ©itĂ© qui fait que dâelles Ă moi il nây a aucun lien possible, ceci est sartrien du Sartre de La nausĂ©e. Ce nâest pas barthĂ©sien. La curiositĂ© Ă lâendroit du secret des choses, lâintuition de leur impĂ©nĂ©trabilitĂ©, la conscience de cet innombrable qui est, qui rĂ©side en elles et qui rĂ©siste au poĂšte, ceci est pongien du Francis Ponge du Parti pris des choses. Ce nâest pas barthĂ©sien. Les choses de Roland Barthes, elles, se plient au langage â au mĂ©talangage. MĂȘme quand il sâagit de sâapprocher de leur substance, on ne bute sur aucune Ă©nigme. Le lait est cosmĂ©tique, il lie, recouvre, restaure. De plus, sa puretĂ©, associĂ©e Ă lâinnocence enfantine, est un gage de force, dâune force non rĂ©vulsive, non congestive, mais calme, blanche, lucide, tout Ă©gale au rĂ©el. » Rien en cette nappe crĂ©meuse et sopitive », de cette noirceur du lait dont parle Francis Ponge et qui nâest telle que de son mystĂšre, de sa rĂ©sistance Ă qui veut aller au-delĂ des apparences. Car le lait de Roland Barthes est une substance apprivoisĂ©e, domestiquĂ©e par son usage social. Il est pris dans un jeu de signes qui travaillent dans le long temps dâune culture, ou le court temps de la conjoncture politique ici la volontĂ© de Pierre MendĂšs France de le faire entrer dans un systĂšme signifiant oĂč il sâoppose au vin. Il en va de mĂȘme pour les saponides et les dĂ©tergents qui libĂšrent lâobjet de son imperfection circonstancielle » et qui, par leur mousse, flattent chez le consommateur une imagination aĂ©rienne de la matiĂšre⊠». Leur opĂ©rativitĂ© sâexerce avant tout, pour Roland Barthes, dans le champ des significations. Il sâensuit que la seule question que lâon doit se poser au sujet de ces poudres Ă laver nâest pas celle de leur rĂ©alitĂ© ou de leur vĂ©ritĂ© substantielle ou ontologique, mais celle de lâeuphorie quâelles produisent pour faire oublier le plan du trust anglo-hollandais Unilever ». La rĂ©ponse est alors Ă chercher du cĂŽtĂ© dâun imaginaire culturel des substances quâelles mobilisent et rĂ©activent sous la forme de signes. Dâailleurs câest le jeu des signes qui, en dernier ressort, est sĂ©duisant en eux. Le rĂȘve est toujours secondaire. Il procĂšde du sens et y retourne. MĂȘme lorsquâil sâagit de la mode, ce qui fait vendre, ce nâest pas du rĂȘve, câest du sens. Et câest beaucoup plus excitant. Avec ces saponidĂ©s, transparents Ă la lecture, dociles Ă lâinterprĂ©tation, nous sommes loin de lâopacitĂ© et de la rĂ©sistance existentielle du savon du mĂȘme Francis Ponge. La chose, chez Roland Barthes, a perdu de sa contingence, et de ce fait de son Ă©trangĂ©itĂ©, parce quâelle nâexiste que sous une forme culturelle, et que ce mode dâexistence rend impertinente toute interrogation mĂ©taphysique sur sa contingence ou sa nĂ©cessitĂ©. La poignĂ©e de porte rĂ©sistait dans la main de Roquentin parce quâil nây avait, dâelle Ă lui, aucun lien de familiaritĂ©. Elle lui disait lâincommunicabilitĂ© entre le monde et lâhomme. Lâampoule qui soudain se met Ă papillonner » un mardi dans la cuisine de Roland Barthes avant de faiblir et de sâĂ©teindre » fait partie dâun monde familier, puisque immĂ©diatement intelligible. Elle dit la panne ou la grĂšve, deux accidents ordinaires, accident matĂ©riel usure des choses ou accident politique rĂ©volte des hommes â deux accidents nommables donc identifiables donc intelligibles donc humanisĂ©s par cette intellection qui humanise le monde. Le problĂšme de la signification succĂšde Ă celui de lâessence et de lâexistence. Le structuralisme dĂ©trĂŽne lâexistentialisme, non parce que les objets sont structurĂ©s en soi » mais, nous dit Roland Barthes, parce que les sociĂ©tĂ©s ne cessent de les structurer ». Du mĂȘme coup, les sciences humaines prennent le pas sur la philosophie. Roland Barthes sâest longtemps fait lâĂ©cho de cette petite rĂ©volution intervenue au sein des disciplines constituĂ©es. La chambre claire marquerait-elle un tournant? Indiquerait-elle le dĂ©but dâune autre aventure que celle qui a commencĂ© avec la sĂ©miologie puisque cet essai semble vouloir renouer avec la phĂ©nomĂ©nologie? RĂ©pondre par lâaffirmative serait mal le lire. Car on serait bien en peine dây monter une quelconque relĂ©gation de la question du sens, du quâest-ce que cela veut dire? » ou un quelconque renoncement Ă la pulsion classificatoire et Ă la manie du dĂ©chiffrement des signes sociaux qui ont fait de Roland Barthes le compagnon de route des sĂ©miologues. Bien au contraire. La quĂȘte, plus ontologique, dâailleurs, que phĂ©nomĂ©nologique, de lâobjet photographique prend acte de son existence toujours dĂ©jĂ culturelle. 12La racine de marronnier sur laquelle mĂ©ditait Roquentin provoquait le dĂ©goĂ»t et la nausĂ©e, par son entĂȘtement obscĂšne Ă exister, par son ĂȘtre lĂ sans nĂ©cessitĂ©. Les choses, Ă lâinverse, suscitent presque toujours en Roland Barthes une sorte de plaisir gourmand, non par leur qualitĂ© matĂ©rielle, mais parce quâelles sont pleines de sens et que, de ce fait, elles sâoffrent Ă une dĂ©licieuse dĂ©gustation intellectuelle. Sâil aime voir apparaĂźtre au dĂ©tour dâune phrase des mirlitons, ces petits pĂątĂ©s dont Fourier se dit friand, ce nâest pas pour la matĂ©rialitĂ© pĂąteuse et peut-ĂȘtre quelque peu Ă©cĆurante de la chose, câest pour lâoffrande qui nous est ainsi faite dâun gustĂšme. Sâil lui plaĂźt de trouver sous la plume du Chateaubriand de La vie de RancĂ©, un chien jaune, ce nâest pas pour le plaisir de voir cette pauvre bĂȘte faire irruption dans le texte, mais parce que qui dit chien jaune » dit absence de qualitĂ©, bĂątardise, tous signes qui signifient, avec la roture de lâanimal, lâhumilitĂ© de son maĂźtre. 13On chercherait en vain chez Roland Barthes cette irrĂ©ductibilitĂ© entre lâhomme et le monde, qui dĂ©bouche, comme dans La nausĂ©e, sur leur face-Ă -face tragique. Car le monde toujours dĂ©jĂ humain pour avoir Ă©tĂ©, et continuer Ă ĂȘtre, façonnĂ© par lâactivitĂ© intellectualisante des hommes. Car au fond quâest-ce quâun homme? Le Sartre de La nausĂ©e rĂ©pondait par le truchement de Roquentin lâhomme est un fabulateur, un fabricant ou, si lâon prĂ©fĂšre, un fabricateur dâhistoire un Homo fabulans. Roland Barthes, lui, rĂ©pond lâhomme est un fabricant ou un fabricateur de sens un Homo significans. Entre lâHomo fabulans et lâHomo significans la diffĂ©rence tient au fait que lâun fictionnalise le rĂ©el, tandis que lâautre le rend intelligible. Or pour Roland Barthes le proprement humain, câest le pouvoir illimitĂ© de faire signifier les choses. Il nây a donc pas de science plus humaine que celle qui sâoccupe du procĂšs de la signification ; que celle qui sâintĂ©resse Ă la façon dont le sens fait sens. Qui a parlĂ© de mort de lâhomme »? Sur la foi de quelle lecture nouvellement convenue? Le structuralisme barthĂ©sien est un humanisme. Lâhomme y est le sujet dâune pratique la donation de signification, qui mĂ©tamorphose le pratico inerte en choses oĂč palpite du sens. Le monde sâen trouve rĂ©enchantĂ©. Les choses nây sont, en effet, plus Ă©trangĂšres Ă lâhomme. Il y a sans doute loin de cet enchantement tout intellectuel, Ă celui quâĂ©prouvait lâancien Grec lorsquâil interrogeait le sens des sources, des montagnes, des forĂȘts, des orages » et quâil lui donnait le nom du dieu Pan. Mais, mĂȘme sâil est dâune autre nature, câest un enchantement quand mĂȘme que de prĂȘter lâoreille au bruissement des sens par lesquels lâhumanitĂ© ne cesse de recrĂ©er le monde. En allant vers les choses, Roland Barthes ne risque pas de sâengluer dans le corps Ă©pais du monde. Il laisse cette expĂ©rience anxiogĂšne Ă Roquentin. Lui, au contraire du hĂ©ros sartrien, il fait lever les sens humains dont elles sont faites. Aussi nâa-t-il jamais Ă choisir entre le parti pris du sens et le parti pris des choses, puisque les choses sont pĂ©tries de sens. Il peut alors, et il ne sâen prive pas, donner libre cours Ă son imagination substantielle. Il peut sâoffrir le plaisir sensuellement enfantin de tripoter la pĂąte des choses. Il nây a pas de danger dâempoissement, dâenlisement, dâengluement dans leur matĂ©rialitĂ© brute. Il peut en tĂąter comme Flaubert le faisait du stĂ©rĂ©otype ou de lâidĂ©e reçue, sous la protection de lâindirect libre ou, plus rarement, des guillemets. Lâalibi de la signification câest en quelque sorte les guillemets ces pincettes littĂ©raires de Roland Barthes. Son excuse intellectuelle câest quâil ne touche pas les choses, mais les signes qui leur servent de peau. Dâailleurs dans notre monde les signes se sont depuis longtemps substituĂ©s au rĂ©el comme la culture Ă la nature. Nous nâavons plus accĂšs Ă ce dernier quâĂ travers les premiers. Quel rapport avons-nous, par exemple, avec lâabbĂ© Pierre en dehors de la forĂȘt de signes qui lui tient lieu de visage? On pourrait se dĂ©soler de cette forme de dĂ©rĂ©alisation du rĂ©el et cultiver la nostalgie dâune authenticitĂ© perdue. Ce nâest pas du tout lâattitude de Roland Barthes. Le rĂ©el Ă©tait innommable. Philosophes et poĂštes sây sont cassĂ© les dents. Le Sartre de La nausĂ©e comme le Francis Ponge du Parti pris des choses. Le signe, lui, est nommable. Recouvertes de signes, les choses, pour le plus grand bonheur de lâessayiste, sâouvrent donc tout naturellement aux mots. Le signe se prĂȘte, en effet, Ă la nomination, Ă la dĂ©nomination, Ă la renomination. On lui essaie des vocables. On sâen approche avec une ivresse quasi adamique. On mobilise tout le lexique sans sâinterdire aucune section du dictionnaire. Je ne suis pas romancier, pourrait nous dire Roland Barthes. Je suis trop cĂ©rĂ©bral pour cela. Mais je peux faire entrer toute la matĂ©rialitĂ© savoureuse du monde dans mon texte. Sous prĂ©texte de dĂ©collement du sens je peux me laisser aller Ă lâemportement des mots. Je ne risque jamais de passer, comme le poĂšte, de leur cĂŽtĂ©. La sĂ©miologie barthĂ©sienne est une sĂ©miophilie qui nâest si profonde que parce quâelle sâassortit jâavais presque envie de dire sâorigine dans un amour du langage. Cet amour ne va dâailleurs pas sans mĂ©lange Jâai toujours eu des rapports ambivalents avec le langage, que jâĂ©prouve Ă la fois comme Ă©rotisĂ© et comme coercitif. » De cette coercition il fera Ă©tat dans sa leçon inaugurale au CollĂšge de France La langue est fasciste, non parce quâelle interdit de dire, mais parce quâelle oblige Ă dire. » Certains lui tiennent encore rigueur de cette formulation, au lieu de la prendre pour ce quâelle est lâexemplification dâune idĂ©e, celle du langage qui structure nos reprĂ©sentations. Et puis Roland Barthes ne sait que trop que le langage bouche les trous. Nommer câest colmater une brĂšche dans le rĂ©el. Pour Ă©viter et la coercition et le colmatage, il faut desserrer les signes, travailler au cĆur de leur polysĂ©mie, faire jouer Ă plein la nature symbolique du langage. Ce que refusait Raymond Picard. 14Heureuse rĂ©conciliation des choses et des mots par la vertu de lâapproche sĂ©miologique. Le parti pris du sens est un parti pris du langage. Et cela loin des raisons thĂ©oriques de lâĂ©poque souvenez-vous le sens est structurĂ© comme un langage mais pour des raisons Ă©minemment passionnelles. 15 Au fond, je me vois, tout au long de ma vie, comme nâayant eu quâun seul investissement et câest dans le langage. » 16Il y a chez Roland Barthes une Ă©rotique de la langue dont il aime Ă faire plus quâun sensualisme tout personnel, presque une thĂ©orie 17 En dehors des cas de communication transitive ou morale⊠il y a un plaisir du langage de mĂȘme Ă©toffe, de mĂȘme soi que le plaisir Ă©rotique et [âŠ] ce plaisir du langage est sa vĂ©ritĂ©. » 18Ce plaisir a son garde-fou. Il sâappelle lâintellection. Et jamais Roland Barthes nâoublie que lâintellect est le mĂ©diateur souverain entre lâhomme et le monde. Câest lui qui impose une forme ou si lâon prĂ©fĂšre un ensemble de signes Ă la matiĂšre. Il y a donc une responsabilitĂ© des formes. Et dĂ©chiffrer les signes du monde, cela veut toujours dire lutter avec une certaine innocence des objets », des croyances, des pratiques, fussent-elles les plus insignifiantes en apparence. Quâest-ce que ça veut dire? », la question de lâancien Grec est devenue le fer de lance de cette lutte. Il convient de relire ici le fragment que je citais en commençant Passion constante et illusoire dâapposer sur tout fait, mĂȘme le plus menu, non la question de lâenfant pourquoi? mais la question de lâancien Grec âquâest-ce que ça veut dire?â [âŠ] Cette manie ne fait pas acception de futilitĂ© par exemple, si je constate â et je mâempresse de le constater â quâĂ la campagne jâaime Ă pisser dans le jardin et non ailleurs, je veux aussitĂŽt savoir ce que cela signifie. » Faire pipi dans la nature peut relever de la nĂ©cessitĂ© sociologique mode de vie rural, ou physiologique besoin pressant au cours dâune promenade, etc.. Sortir dans le jardin forme dĂ©jĂ cultivĂ©e de la nature pour y pisser est un signe emphatique de rusticitĂ© qui par son emphase dĂ©nonce, en lâaccusant, la parisianitĂ©, Ă tout le moins la citadinitĂ©. Par cette miction naturiste, intrinsĂšquement innocente au sens oĂč lâon entend communĂ©ment ce terme, Roland Barthes, quoi quâil en ait, sort de lâordre naturel des besoins, pour entrer dans lâordre culturel du sens. Et sans sa manie questionnante il pourrait tout naturellement mettre son comportement au compte de ce qui se fait doit se faire? Ă la campagne. Y voir un geste spontanĂ©, une pratique naturelle. La leçon de cette courte histoire câest que lâHomo significans travaille Ă lâoubli des significations quâil produit. Lâintellectuel a donc un rĂŽle. Il consiste Ă rendre aux signes leur historicitĂ©. Ce qui revient Ă dire leur valeur purement sociale et culturelle. LâidĂ©al serait bien sĂ»r de leur ĂŽter toute propension au recentrement mais il y faudrait un athĂ©isme radical. Pas de Dieu dans sa conception monothĂ©iste, pas de signifiĂ© ultime qui arrĂȘte la chaĂźne des signes et arrime le signifiant au signifiĂ©. Nietzsche dâune certaine façon le disait dĂ©jĂ je crains que nous ne nous dĂ©barrassions jamais de Dieu puisque nous croyons encore Ă la grammaire. Il savait que Dieu bien que mort, reste, et avec lui le logocentrisme effectif. Cet athĂ©isme nâexiste que dans lâutopie nipponne que Roland Barthes construit de façon joyeusement rĂ©active. Souvenez-vous lĂ encore LâOrient et lâOccident ne peuvent donc ĂȘtre pris ici comme des ârĂ©alitĂ©sâ que lâon essaierait dâapprocher et dâopposer historiquement, philosophiquement, culturellement, politiquement. Je ne regarde pas amoureusement vers une essence orientale, lâOrient mâest indiffĂ©rent, il me fournit simplement une rĂ©serve de traits dont la mise en batterie, le jeu inventĂ© me permettent de âflatterâ lâidĂ©e dâun systĂšme symbolique inouĂŻ, entiĂšrement dĂ©pris du nĂŽtre. » Dans son empire oĂč les signes dĂ©lestĂ©s de leur assignation Ă un sens unique le bon sont lĂ©gers et heureux. Dieu, la nature, la science sont autant dâalibis qui fonctionnent comme des dĂ©guisements, des masques imposĂ©s aux signes. 19Lâintellectuel est sans pouvoir ; il nâest pas sans action. Et pour peu quâil en soit amoureux, comme lâĂ©tait Roland Barthes, il se doit de dĂ©saliĂ©ner le sens en restaurant de lâhistoire et de la conventionnalitĂ©, partout oĂč lâoubli lâa transformĂ© en nature. Car le grand danger, pour nous Occidentaux, dĂšs lors que nous ne reconnaissons pas les signes pour ce quâils sont, Ă savoir des signes arbitraires, câest le conformisme, la porte ouverte aux contraintes de type moralisateur, aux lois morales, aux contraintes de la majoritĂ©. » Cette mise en garde de Roland Barthes me paraĂźt, plus que jamais, devoir ĂȘtre mĂ©ditĂ©e. Dans un entretien accordĂ© un an avant sa mort il disait Le combat pour fissurer la symbolique occidentale a commencĂ©. Je crois que nous lâavons commencĂ© depuis un certain nombre dâannĂ©es, câest une grande aventure qui commence⊠Peut-ĂȘtre sera-t-elle stoppĂ©e parce que la barbarie est toujours possible, mais enfin, tant que câest possible on mĂšne ce combat. » La barbarie serait-elle revenue puisque nous sommes entrĂ©s dans lâĂšre de lâĂ©vidence des valeurs? A commencer par lâĂ©vidence du bien. La barbarie serait-elle, paradoxalement, revenue, puisque nous sommes entrĂ©s dans lâĂšre de lâĂ©vidence de la morale? Cette question, Roland Barthes nous oblige Ă nous la poser. Notes [1] Le Figaro littĂ©raire, 13 octobre 1962, propos recueillis par Pierre Fisson. [2] Roland Barthes par Ronald Barthes, Ă©d. du Seuil, 1975. [3] Tome 2, p. 523.
Citation du Jour Proverbes Citations Au Hasard ThĂ©matiques Tops Top 24 Tops de la semaine Tops du mois Collections Citations Quotidiennes Connexion RĂ©cent Populaires Top 10 Tendances Login Passez en mode sombre, plus agrĂ©able pour vos yeux la nuit. Passez au mode de lumiĂšre qui est plus agrĂ©able pour vos yeux pendant la journĂ©e. 92 Vues 0 Votes par Roland Barthes dansAime, Corps, Dire, Importance, Pas, Personne, Sens, â Citations â J'aime, je n'aime pas cela n'a aucune importance pour personne ; cela apparemment n'a pas de sens. Et pourtant, tout cela veut dire mon corps n'est pas le mĂȘme que le vĂŽtre. Roland Barthes Jâaime, je nâaime pas cela nâa aucune importance pour personne ; cela apparemment nâa pas de sens. Et pourtant, tout cela veut dire mon corps nâest pas le mĂȘme que le vĂŽtre. Roland Barthes Qu'en pensez-vous? Laisser un commentaire © 2022 Les Plus Belles Citations Retour au sommet
J'aime, je n'aime pas cela n'a aucune importance pour personne cela apparemment n'a pas de sens. Et pourtant, tout cela veut dire mon corps n'est pas le mĂȘme que le vĂŽtre. Roland barthes de Roland Barthes Roland Barthes Une citation de Roland BarthesproposĂ©e le mercredi 01 juin 2022 Ă 043001Roland Barthes - Ses citations Citations similaires Le plaisir du texte, c'est ce moment oĂč mon corps va suivre ses propres idĂ©es â car mon corps n'a pas les mĂȘmes idĂ©es que moi. Le Plaisir du texte, Editions du Seuil, collection Tel Quel, p. 30 - Roland BarthesLa littĂ©rature ne permet pas de marcher, mais elle permet de respirer. Qu'est-ce que la critique ? - Roland BarthesQu'est-ce donc que notre visage, sinon une citation ?. L'empire des signes 1970, Roland Barthes, Ă©d. Flammarion, coll. Champs, 1980, p. 116 - Roland BarthesSi paradoxal que cela puisse paraĂźtre, le mythe ne cache rien sa fonction est de dĂ©former, non de faire disparaĂźtre. Mythologies - Roland Barthes Votre commentaire sur cette citation.
AuteurMessageTerenceMi-GlandeuxNombre de messages 898Date d'inscription 12/12/2004Sujet Vive Roland Garros Dim 22 Mai - 185309 bon pour le moment je fais pas de pronostique vu que je sais pas qui y participe mais une fois que je saurais je donnerais mon avis d roufliGourouNombre de messages 1496Age 102Age & sexe + ou - comme vousDate d'inscription 12/12/2004Sujet Re Vive Roland Garros Ven 27 Mai - 144310 Moi j'ai qu'un gros coup de gueule Ă passer !!!Les match du matin sont diffusĂ© sur France 4...Et ceux qu'ont pas TNT ?!Eh ouais ça prouve bien une fois de plus que la France n'est pas du tout un pays qui pousse Ă la consommation... Entre autre, fiches d'impĂŽts sur le net... Partie du tournoi de Roland Garros sur une autre chaine alors qu'il a toujours Ă©tĂ© diffusĂ© sur France 2 et France 3...... Et je ne cite que ces deux exemples... J'ai pas trop le temps ^^Enfin bref je n'ai qu'une chose Ă dire...Phoque la France, ras le bol de ce pays de merde qui ne pense qu'Ă une chose, l'Ă©crasement du peuple pour mieux enrichir les plus riches...Ouaaaaaaaaaaaaah tout ça pour des matchs de tennis ?! Bah ouais... Parce que imaginez si on TF1 vous enlevait les match de foot pour les mettre sur un bouquet payant... Pfff en plus c'est un tournoi qui se passe en France... Franchement moi ça me dĂ©goute...Bon je vais peut-ĂȘtre parler un peu tennis quand mĂȘme PLes favoris Gasquet et Mauresmo. Et ouais deux français !!! Bon pour Mauresmo, y'a quand mĂȘme le retour de Justine HĂ©nin Ardenne qui faut pas qu'elle prenne Ă la lĂ©gĂšre... Et Gasquet, un des plus gros dangers a Ă©tĂ© Ă©liminĂ© au premier tour... Agassi... Sinon je vois pas trop qui pourrait l'arrĂȘter, bien sur s'il continu Ă maitriser son jeu comme ce...++ tous et pis bon Roland msn => edp3242Mi-GlandeuxNombre de messages 550Age 32Age & sexe Un peu plus chaque jour...Date d'inscription 13/12/2004Sujet Re Vive Roland Garros Ven 27 Mai - 211603 Pour Gasquet il a deja trouver quelqu'un pour l'arreter ^^ Nadal est vraiment trĂšs fort, povre Grosjean qui va le jouer dimanche Pour Mauresmo, Venus Williams est deja Ă©liminĂ© et c'est bien ^^ c'est vrai que les deux belges reviennent mais elle tiendront pas les deux semaines enfin faut espĂ©rer ^^ Et pour France 4 c'est vrai que c'est chiant pour ceux qui foute rien de leur matinĂ©e P mais pour les autres ca change pas grand chose... roufliGourouNombre de messages 1496Age 102Age & sexe + ou - comme vousDate d'inscription 12/12/2004Sujet Re Vive Roland Garros Sam 28 Mai - 235403 edp3242...La prochaine fois...Dis moi de me taire.... pojust_________________Statut msn => hugo1326InvitĂ© KillswitchModĂ©rateur GraphisteNombre de messages 717Age & sexe proportionnel ^^Date d'inscription 08/01/2005Sujet Re Vive Roland Garros Dim 29 Mai - 170452 ca n'est qu'uuuun au revoir Amelie !! caaa n'eest qu'uuun auuu revoiiir !!!!et ouais, c'est pĂŽ encore pour cette annĂ©e ! amelie mauresmo _________________ hugo1326InvitĂ©Sujet Re Vive Roland Garros Dim 29 Mai - 171919 mais c'est quand meme les joueuse belge les meilleur!!! KillswitchModĂ©rateur GraphisteNombre de messages 717Age & sexe proportionnel ^^Date d'inscription 08/01/2005Sujet Re Vive Roland Garros Dim 29 Mai - 173305 aaah moi j'ai un ptit penchant pour les joueuses russes p mais bon...... l0l_________________ roufliGourouNombre de messages 1496Age 102Age & sexe + ou - comme vousDate d'inscription 12/12/2004Sujet Re Vive Roland Garros Lun 30 Mai - 143539 En terme de jeu Killswitch... Les russes sont trĂšs bonnes pas de mauvais jeu de mots je vous prie P Ă faire de la pub pour des shampooings !!! Elles jouent bien mais se ne sont pas les joueuses les plus extraordinaires... En tout cas, je rejoins hugo en disant que les belges sont trĂš trĂšs fortes !!! Surtout Justine HĂ©nin-Hardenne quoi... Tout dans la finesse et dans diversitĂ© du jeu... Une joueuse exceptionnelle !_________________Statut msn => KillswitchModĂ©rateur GraphisteNombre de messages 717Age & sexe proportionnel ^^Date d'inscription 08/01/2005Sujet Re Vive Roland Garros Lun 30 Mai - 145834 entierement d'accord pour justine henin-hardenne aussi....bien que le match contre kuznetsova soit pas gagnĂ© /.... mais bon, la je croise surtout les doigts pour grosjean !! _________________ KillswitchModĂ©rateur GraphisteNombre de messages 717Age & sexe proportionnel ^^Date d'inscription 08/01/2005Sujet Re Vive Roland Garros Lun 30 Mai - 174400 alors la je tire mon chapeau a justine henin-hardenne !!!! elle est venu a bout de la russe alors que c'tait pas gagnĂ©....y a pas a dire c'est vraiment une trĂšs grande joueuse......par contre ca sent pas bon pour Grosjean /_________________ edp3242Mi-GlandeuxNombre de messages 550Age 32Age & sexe Un peu plus chaque jour...Date d'inscription 13/12/2004Sujet Re Vive Roland Garros Lun 30 Mai - 205525 Plus que Mary Pierce en simple Je suis quand meme assez impatient de voir Federer contre Nadal en espĂ©rant qu'ils passent en demi D KillswitchModĂ©rateur GraphisteNombre de messages 717Age & sexe proportionnel ^^Date d'inscription 08/01/2005Sujet Re Vive Roland Garros Mar 31 Mai - 224010 et ben pour Nadal et Federer c'est fait.....ouh la la le tres beau match en vue par contre ! resultat de la recontre Pierce/Davenport Pierce vainqueur, Davenport invisible.... o_O_________________ Nitr2OxidMi-GlandeuxNombre de messages 677Age & sexe 8ÂČÂČ annĂ©es, 1 seul sexeDate d'inscription 12/12/2004Sujet Re Vive Roland Garros Mer 1 Juin - 105555 Moi aussi j'veux voir ce match, Nadal/Federer, je veuuuux !mais j'serais en train de passer mes TP pour le bac bouh ouh ouh... Contenu sponsorisĂ© Vive Roland Garros
j aime je n aime pas roland barthes